28 soldats pakistanais tués dans une attaque aérienne de l’OTAN

Des hélicoptères et avions de chasse de l’Otan ont bombardé, dans la nuit du 25 au 26 novembre, deux postes de l’armée côté pakistanais dans le district de Khyber, une des zones tribales bordant l’Afghanistan.
L’attaque a fait au moins 28 morts parmi les militaires pakistanais. 14 soldats ont en outre été blessés.
Les hommes de l’Alliance opérant côté afghan avaient en effet réclamé « un soutien aérien ». Les check-point attaqués avaient été implantés par l’armée pakistanaise pour empêcher des talibans en provenance d’Afghanistan de franchir la frontière et perpétrer des attaques en territoire pakistanais.

Un porte-parole de l’armée pakistanaise a confirmé que des hélicoptères de l’Otan avaient attaqué à 2 heures du matin un poste pakistanais dans la région tribale de Mohmand. Il n’y a pas eu de provocation et les hélicoptères alliés ont tiré à l’aveugle, a-t-il précisé à Reuters. D’après deux représentants des services de renseignements dans la région, l’attaque s’est produite au poste de contrôle de Salala, à 2,5 km environ de la frontière afghan.
Les mesures de rétorsion du Pakistan n’ont pas tardé. Le trafic des convois de ravitaillement de la force de l’Otan en Afghanistan (Isaf), dont la plus importante partie transite par le Pakistan, a été interrompu.
Le gouvernement a aussi exigé des militaires américains qu’ils quittent dans les 15 jours la base de Shamsi dans le sud-ouest du pays. Une demande déjà faite après la mort d’Oussama Ben Laden en mai. Réuni en un Comité de défense (DCC) de crise avec l’armée, l’exécutif a annoncé qu’Islamabad allait « complètement reconsidérer tous ses programmes, activités et accords de coopération avec les États-Unis, l’Otan et l’Isaf, y compris diplomatiques, politiques, militaires et dans le renseignement ».
Une attaque similaire avait eu lieu le 30 septembre 2010, lorsque les hélicoptères de l’Alliance avaient attaqué des soldats pakistanais dans la région d’Orakzai (nord-ouest) tuant au moins deux personnes et blessant quatre autres.
