La Chine interrompt ses commandes d’Airbus

A380 Southern

La Chine bloque des achats d’Airbus par les compagnies chinoises en représailles contre la taxe carbone européenne, a révélé le 8 mars Louis Gallois, le patron d’EADS, la maison mère de l’avionneur européen.

« Airbus est frappé par des mesures de représailles. Le gouvernement chinois refuse d’approuver des commandes de long-courriers des compagnies chinoises », a déclaré Louis Gallois en demandant à Bruxelles de renoncer à appliquer cette taxe devant l’opposition du reste du monde.

Les ventes de 45 appareils - 10 A380 et 35 A330 - sont en jeu, a souligné le patron d’EADS en présentant les résultats 2011 du groupe d’aéronautique et de défense. Six des A330 bloqués devaient être livrés en 2013 et 19 en 2014, a-t-il précisé.

Airbus a annoncé dans sa présentation de résultats qu’il voudrait porter la cadence de production du bi-réacteur A330 à 11 appareils par mois à partir du deuxième trimestre 2014, mais à condition que la taxe carbone « n’impacte pas les commandes d’avions ».

La législation européenne, entrée en vigueur le 1er janvier 2012, oblige les compagnies opérant dans l’Union européenne, quelle que soit leur nationalité, à acheter l’équivalent de 15% de leurs émissions de CO2, soit 32 millions de tonnes, pour lutter contre le réchauffement climatique. 26 des 36 membres de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) contestent la mesure, dont la Chine, les États-Unis et la Russie.

Mise à jour du 10/03/2012 :

« L’Europe ne cédera pas aux menaces sur sa taxe sur la pollution aérienne et elle est prête à riposter à la Chine en cas de représailles commerciales contre le constructeur Airbus » ont annoncé les vingt-sept ministres de l’environnement de l’UE le 10 mars.

Il n’est donc pas question pour l’UE de renoncer à la taxe carbone, loi approuvée et toujours soutenue par les États membres. Pas question non plus de céder au chantage et de laisser sans réponse d’éventuelles mesures de rétorsion.

Les compagnies chinoises représentent 21% des livraisons du constructeur qui compte 312 appareils destinés à la Chine dans son carnet de commandes. Côté judiciaire, la Cour de justice européenne a déjà rejeté le 21 décembre une plainte déposée par le gouvernement américain et les compagnies. La décision est sans appel.

Pendant ce temps, Boeing continue d’affermir son partenariat industriel avec la Chine. L’avionneur américain a signé cette semaine un accord de coopération avec l’avionneur chinois COMAC dont la pierre angulaire est l’implantation à Pékin d’un « centre de conservation de l’énergie et de réduction des émissions polluantes dans l’aérien ».

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *