Endeavour s’envole vers l’ISS
Le 8 février à 04h14, les feux de la navette Endeavour illuminent la nuit sur la rampe de lancement 39A du centre spatiale Kennedy en Floride pour la mission STS-130. (Photo: NASA/Jim Grossmann)
Par Valérie Cheron
Publié le 9 février 2010
La navette américaine Endeavour a été lancée le 8 février avant l’aube avec six astronautes à bord vers la Station spatiale internationale (ISS) pour livrer le dernier gros élément de l’avant-poste orbital qui sera alors quasiment achevé.
Au terme de la deuxième tentative en 24 heures, Endeavour a pris son envol au dessus de l’Atlantique depuis le pas de tir du Centre spatial Kennedy près de Cap Canaveral en Floride (sud-est) comme prévu le 8 février à 09H14 GMT (04H14 locales).
La navette a atteint l’orbite terrestre en huit minutes 30 à 225 km d’altitude pour préparer son rendez-vous avec l’ISS, à laquelle elle doit s’amarrer mercredi. La Station se trouve à 343 km d’altitude. C’est le dernier lancement nocturne d’une navette dont les trois exemplaires de la flotte seront mis hors service à la fin de l’année après les quatre vols encore programmés.
L’objectif de cette mission de 13 jours est l’acheminement et l’installation du module Tranquility (Node 3), ainsi que du dôme d’observation Cupola, fabriqués pour la Nasa par le groupe européen Thales Alenia Space à Turin (Italie). Avec la livraison de Tranquility - 18 tonnes, 7 mètres de long pour un diamètre de 4,5 m - et Cupola -1,9 tonne, 1,5 m de long et 2,9 m de diamètre -, l’ISS sera à 90% achevée, a indiqué la Nasa.
L’installation de ces deux modules nécessitera trois sorties orbitales de 6 heures et demi chacune par une équipe de deux astronautes.
Tranquility contiendra le système de support de vie le plus sophistiqué ayant jamais volé dans l’espace permettant d’assainir et de contrôler l’atmosphère de l’avant-poste orbital ainsi qu’un compartiment toilettes.
Le module est également doté d’un mécanisme d’amarrage pour d’autres compartiments habitables et vaisseaux de transport d’astronautes ou de fret.
Le petit module Cupola sera aussi attaché à Tranquility. Sorte de véranda de l’espace, avec six fenêtres sur les côtés et une fenêtre centrale, toutes munies d’obturateurs de protection contre des micro-météorites, Copula offrira une vue imprenable de la Terre.
Mais il est également doté d’une station de travail robotique d’où seront contrôlées les opérations d’entretien de l’ISS ou l’installation d’autres structures.
Cette mission intervient à un moment où la Nasa connaît une grande incertitude quant à ses objectifs d’exploration spatiale habitée avec l’abandon décidé par le président Barack Obama du programme Constellation qui prévoyait un retour des Américains sur la Lune vers 2020 et ultérieurement la conquête de Mars.
L’ISS, que Barack Obama veut prolonger jusqu’en 2020 pour optimiser ses capacités de recherche en microgravité, est un projet auquel participent 16 pays, d’un coût de 100 milliards de dollars surtout financé par les Etats-Unis.
Quatre autres missions sont programmées pour les navettes américaines cette année avant leur mise hors service. Une fois que les navettes ne voleront plus, les Etats-Unis dépendront exclusivement des vaisseaux Soyouz russes pour transporter leurs astronautes vers l’ISS.
Pour réduire cette période de dépendance et abaisser les coûts, Barack Obama entend encourager le développement de services privés de transport orbital auprès desquels la Nasa sous-traitera l’acheminement de ses astronautes à la Station.
Mots clés: Barack Obama, Endeavour, ISS, NASA, Thales Alenia Space, Tranquility Node 3
