Test réussi pour le X-51A
28 mai 2010 · 0 Commentaire

Le véhicule sans pilote X-51A a été lancé hier à partir d’un B-52H de l’US Air Force.
Le 27 mai, l’Armée américaine a réalisé avec succès un tir d’essai du missile de croisière X-51A Wave Rider volant à la vitesse de Mach 6 (plus de 7.000 km à l’heure). Le missile a été tiré depuis un bombardier stratégique Stratofortress volant à l’altitude de 21.000 mètres au-dessus du littoral pacifique de la Californie.
Il a volé pendant 200 secondes, battant ainsi le record de durée établi auparavant par le missile hypersonique NASA X-43 dont le vol n’avait duré que 12 secondes.
Selon les militaires de l’Armée de l’Air américaine, le tir d’essai a été une complète réussite.

D'une longueur de quatre mètres, le X-51 s'élancera depuis un bombardier B-52H, puis sera accéléré par un propulseur d'appoint à une vitesse de Mach 4,7, avant d'utiliser son statoréacteur, qui devrait lui permettre de maintenir une vitesse de Mach 6 pendant au moins 300 secondes.
« On peut comparer cette percée technologique au passage des avions à hélices aux avions à réaction », a déclaré le directeur du projet Charlie Brink, cité dans le communiqué.
En cas de succès du projet, les Etats-Unis espèrent obtenir une arme capable de frapper des cibles très rapidement, en 60 minutes maximum, dans n’importe quelle région du monde, ce qui est essentiel pour lutter contre les terroristes.
Les experts américains rappellent que le 20 août 1998, un groupe de navires américains se trouvant en mer d’Arabie a tiré plusieurs missiles Tomahawk sur un site en Afghanistan abritant Oussama Ben Laden. Comme la distance à couvrir était de près de 1.700 km et les Tomahawks ne se déplaçaient qu’à la vitesse de 880 km/h, les missiles ont atteint leur objectif alors que Ben Laden était parti depuis une heure.
Dans une situation semblable, le X-51A Wave Rider aurait pu frapper les terroristes 20 minutes après le tir.
Comme un réacteur classique, un statoréacteur comprime l’air, qui est mélangé à du combustible, par exemple du kérosène, puis enflammé dans une chambre de combustion. Les gaz résultants, éjectés par une tuyère, produisent une poussée et propulsent l’avion. Mais un statoréacteur ne comporte pas de pièces mobiles ni de turbines, et ne peut à lui seul permettre à un avion de décoller. Il faut donc à l’appareil un propulseur d’appoint, comme un moteur fusée, afin atteindre une vitesse suffisante pour comprimer l’air.
Le «scramjet» (statoréacteur à combustion supersonique), dont est équipé le X-51A, est une évolution de la technologie du statoréacteur. La forme améliorée des entrées d’air, de la chambre de combustion et de la tuyère permet d’atteindre des vitesses très élevées, supérieures à Mach 5.
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par Edouard Maire

