Un bouclier anti-missiles face à l’Iran

THAAD

Les États-Unis élaborent un projet de défense anti-missiles au Moyen-Orient pour contrecarrer une éventuelle attaque iranienne.

L’administration Obama a discrètement aidé des Etats arabes à renforcer leurs défenses anti-missiles avec l’objectif de les unifier à terme. Ce processus pourrait prendre encore deux à trois ans et prévoit l’ajout d’un radar avancé dans un Etat du Golfe.

Le plan qui se dessine ressemble à celui que le président Barack Obama avait présenté en septembre et qui devait unifier les défenses à terre et en mer autour des pays de l’Otan en Europe.

La version moyen-orientale de ce projet progresse dans la discrétion, en raison du caractère sensible de l’engagement militaire américain dans la région et de la coopération avec Israël, où les Etats-Unis ont installé en 2008 un puissant radar à bande X.

Le système AN/TPY-2, construit par le groupe de défense Raytheon, permet de suivre un missile balistique au cours des phases de propulsion, intermédiaire et terminale.

Le futur bouclier moyen-oriental doit s’articuler autour de ce radar, contrôlé par des militaires américains dans le désert du Neguev. Les stratèges du Pentagone estiment qu’un second radar AN/TPY-2 dans un Etat du Golfe renforcerait considérablement les capacités d’un bouclier régional. Aucun pays n’a pour l’instant déclaré sa volonté de l’accueillir.

Selon des responsables américains, relier deux radars à bande X dans la région à des systèmes anti-missiles Patriot ou THAAD pose plus de problèmes politiques que techniques.

Les Etats-Unis veulent que le nouveau radar du Golfe soit installé sur un site qui lui permette de fonctionner avec celui d’Israël. Le fait que ce dernier soit manoeuvré par des militaires américains pourrait, espère Washington, atténuer les réticences des pays arabes.

« L’idée (d’un bouclier régional au Moyen-Orient) circule depuis un moment, mais les éléments spécifiques commencent à présent à se mettre en place », a commenté un responsable militaire.

La défense anti-missiles dans le Golfe arabo-persique a commencé sous la présidence de George W. Bush, et s’est accélérée depuis l’arrivée d’Obama à la Maison blanche. Selon des responsables américains, relier deux radars à bande X dans la région à des systèmes anti-missiles Patriot ou THAAD pose plus de problèmes politiques que techniques.

Outre la coopération avec Israël, celle d’Etats arabes, qui se méfient parfois les uns des autres depuis des années, entre eux est en effet délicate. Récemment, de nouveaux systèmes anti-missiles ont été installés dans divers pays du Golfe, renforçant ainsi leur capacité d’intégration dans un futur dispositif américain.

Des missiles Patriot ont ainsi été livrés au Koweït, au Qatar, aux Emirats arabes unis et à Bahreïn. D’autres pays devraient suivre, selon les responsables américains. Le dispositif serait complété par des navires de la marine américaine équipés de radars Aegis postés dans les eaux internationales.

Les progrès iraniens en matière de missiles balistiques ont aidé à convaincre plusieurs pays arabes de coopérer davantage à une défense commune. De source américaine autorisée, on souligne que la menace iranienne supposée a permis, au moins en privé, d’évoquer une coopération israélo-arabe encore inimaginable il y a quelques années.

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