
Le Pickpocket qui avait dérobé plusieurs milliers d’euros à des passagers sur un vol Tokyo-Paris le 5 janvier 2010 vient d’être appréhendé par la Police de l’Air et des Frontières (PAF).
Lucie R., hôtesse de l’air expérimentée de 47 ans, a été interpellée le 16 juillet dernier à 4h30 sur le tarmac de l’aéroport de Roissy, à la descente d’un vol en provenance de Tokyo.
« Cette employée indélicate a été peu à peu identifiée en confrontant les listings des personnes ayant navigué dans les avions où les vols ont été commis, confie un policier. L’hôtesse, qui ne travaillait a priori qu’en business, avait en outre fait l’objet de rapports en interne pointant un problème de fiabilité. »
Pendant des mois, un groupe de limiers s’est évertué à démasquer l’auteur d’une impressionnante série de vols commis au préjudice de passagers voyageant en classe affaires sur des long-courriers d’Air France.
Profitant que les clients dormaient à poings fermés, une main mystérieuse faisait les poches et les sacs. Les tours de « passe-passe » se multipliaient en plein ciel, au nez à et à la barbe de tous. Liasses d’euros, de yens ou de francs suisses, mais aussi montres griffées, bijoux, chéquiers ou encore cartes de crédit étaient subtilisés en douceur. Aujourd’hui, les victimes se comptent par dizaines sur les lignes reliant la France à divers pays d’Asie, la liaison Paris-Tokyo étant devenue un terrain de chasse particulièrement prisé. Depuis janvier, pas moins de 142 avions ont été le théâtre de vols signalés en classes affaires.
Pendant des mois, un groupe d’enquête de la police aux frontières (PAF) a donc multiplié les recoupements avant d’identifier et de confondre la coupable. À la surprise générale, cette dernière a été démasquée au sein même du personnel naviguant d’Air France, dont la réputation est pourtant irréprochable.
L’enquête avait été lancée au lendemain du 5 janvier, quand cinq passagers d’un Boeing 777 de la compagnie Air France entre Tokyo et Paris s’étaient fait rafler l’équivalent de 4000 euros en devises étrangères.
« En effet, les Japonais constituent des proies idéales car ils voyagent souvent avec beaucoup d’argent en espèces, yens ou euros, plutôt que de payer avec une carte de crédit » explique un ponte de la police.
Lors de sa garde à vue, Lucie, d’ores et déjà formellement impliquée dans 26 affaires, a reconnu les faits. Elle a confié avoir commencé à détrousser les voyageurs à partir de mars 2009 pour répondre à de nébuleux « problèmes d’argent ».
« L’examen de ses comptes en banque a montré un décalage vertigineux entre son train de vie et ses revenus déclarés aux impôts », précise un enquêteur.
Une information pour « vols et tentatives de vols aggravés » devrait être ouverte. Les investigations ont permis de démontrer que l’hôtesse a récemment déposé au Crédit municipal de Rouen, où elle demeure, des bijoux sertis de pierres précieuses, une alliance Cartier ou encore une bague pavée de diamants. En perquisitionnant son domicile, les policiers ont confisqué des chèques vacances, des chèques vierges ou encore des numéros de cartes bancaires dérobées en altitude.
L’hôtesse de l’air, placée sous contrôle judiciaire, risque une longue escale derrière les barreaux. Les clients détroussés, quant à eux, vont devoir faire appel à leurs assureurs. En effet, seules les bagages en soute sont sous la responsabilité des compagnies.
Air France a publié le jour même de l’arrestation un reportage vidéo sur le métier d’hôtesse de l’air sur son site web. Pure coïncidence ou volonté de restaurer la confiance de ses clients ?
Source : Le Figaro


