Israël va disposer d’un système de défense antiroquettes pour protéger la population civile en cas de guerre.
Le ministère israélien de la Défense affirme avoir achevé avec succès les essais du système de DCA « Dôme de fer » destiné à protéger le pays contre les roquettes de courte et moyenne portée, utilisées par les terroristes palestiniens et libanais.
Lors des tirs d’essai, les missiles de la « Dôme de fer » ont intercepté simultanément plusieurs cibles lancées depuis différents sites. Selon le communiqué de presse, deux premières batteries seront déployés dès novembre.
Les militaires israéliens estiment que le système permettra de lutter avec efficacité contre les roquettes à courte portée Qassam et Katioucha palestiniennes tirées depuis la bande de Gaza et du sud Liban.
Un des défauts du système la « Dôme de fer » est le coût élevé de chaque interception, le prix d’un missile étant évalué à plusieurs dizaines de dollars.
D’autre part, les concepteurs du système assurent qu’il est capable de déterminer la trajectoire de chaque cible, ignorant, de cette façon, les roquettes adverses qui ne présentent pas de danger pour les sites protégés.
Autre avantage: «Le système est mobile et peut être déplacé facilement d’un front à l’autre», assure Eytan Eshel, responsable des projets de recherches et de développement du ministère de la Défense.
Matan Vilnaï, le vice-ministre de la Défense, reste toutefois prudent en soulignant qu’il ne s’agit pas d’une arme absolue. «100% de succès, cela n’existe pas en matière d’interception, 80% de réussites constituerait un très bon résultat» , affirme cet ancien général.
Autre «problème»: le système n’est pas assez rapide pour neutraliser des roquettes ou obus de mortier tirés à moins d’une distance de 4,5 km. Or, plusieurs localités du sud d’Israël se trouvent à moins de 4,5 km de la bande de Gaza. Résultat, le gouvernement va devoir financer la protection avec des toits renforcés en béton notamment des habitations et des bâtiments publics situés dans les zones vulnérables.
De plus, les militaires ne cachent pas leur réticence face à une arme purement défensive qui pourrait inciter les dirigeants politiques à adopter une attitude «passive» si les tirs du Hamas ou du Hezbollah reprenaient.
Le patron de l’armée, le général Gaby Ashkénazi, a ainsi prévenu le 19 juillet qu’Israël n’avait pas l’intention de se fier seulement au «Dôme de fer». «Le Hezbollah se renforce dans les zones habitées (du sud du Liban) où la Finul (la force de l’ONU au Liban) ne peut découvrir ses armes, s’il le faut, nous agirons dans ces zones», a averti le chef d’État-major.
Le Hezbollah était parvenu durant l’été 2006 à tirer 4000 roquettes vers le nord d’Israël contraignant un million d’habitants de Galilée à vivre pendant un mois dans les abris ou à se réfugier plus au sud.
Les États-Unis semblent, en revanche, miser sans réticence sur le «Dôme de fer». Le Congrès est sur le point de débloquer 205 millions de dollars destinés à l’acquisition par l’armée israélienne de plusieurs batteries. «Nous espérons que cet engagement envers la sécurité d’Israël va aider le peuple israélien à prendre des décisions difficiles en vue d’une paix globale» , a ainsi affirmé ces derniers jours Andrew Shapiro, proche collaborateur de Hillary Clinton, la secrétaire d’État américaine.

