Le Rafale en exercice au Brésil
23 novembre 2010 · 2 Commentaires

Huit aéronefs et 150 soldats français ont participé à l’exercice aérien Cruzex V, au Brésil. Entretien avec le général de brigade aérienne Dominique de Longvilliers, chef d’état-major du CDAOA, à la tête du détachement.
Dans le cadre de l’exercice aérien Cruzex V (Croix du sud) qui se déroulait jusqu’au 19 novembre à Natal (Etat du Nordeste au Brésil), le général de Longvilliers (chef d’état-major du commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes - CDAOA) est, au même titre que ses homologues américain, brésilien, chilien et uruguayen, conseiller auprès du général Gilberto Antonio Burnier (commandant général des forces armées aériennes et directeur de l’exercice). A cette occasion, il se trouve également à la tête d’un détachement de plus de 150 militaires français, ainsi que de quatre Mirage 2000-5 et de quatre Rafale. Cette année, les avions français ont suscité une attention particulière : les Rafale traversaient l’Equateur pour la 1ère fois…
Pour les Français, quels sont les principaux objectifs de l’exercice Cruzex ?
Dominique de Longvilliers : Cet exercice est l’occasion de partager nos expériences opérationnelles (Afghanistan, Golfe, Afrique) avec les nations participantes d’Amérique du sud. Il permet également de réaliser des missions dans un environnement nouveau : la zone d’exercice est immense (jusqu’à 500 km de long au Brésil, contre 200 en France). Les appareils ont des caractéristiques dynamiques très différentes, sources de difficultés lors des vols, sans compter l’usage de l’anglais, qui n’est pas maîtrisé par tous (les participants parlent quatre langues différentes).
Comment s’est opéré le choix des aéronefs ?
DdL : Aujourd’hui, l’armée de l’air est essentiellement composée de Mirage 2000 et Rafale. Le Mirage F1, très engagé en Afghanistan, couvre des missions de reconnaissance et d’attaque au sol : il n’avait pas sa place ici. En cohérence avec l’exercice, le Mirage 2000-5 a été sélectionné pour assurer une composante anti-aérienne.
De même pour le Rafale, un avion moderne multi-rôles, capable de réaliser en même temps des missions air-air et air-sol. Il dispose également d’une architecture système qui fusionne, sur une même image, tous les capteurs de l’avion (radar, système de guerre électronique, d’optroniques, réseau interne de liaison entre les patrouilles et les avions radars, Pod laser de nouvelle génération et de Pod de reconnaissance). Après le Mirage 2000, c’est l’avion le plus important en termes d’exemplaires (70 livrés à la Marine et l’armée de l’air). Son expérience en opération extérieure lui donne toute légitimité pour participer aux exercices internationaux.
Qu’en est-il du marché FX 2 au Brésil ?
DdL : Les Brésiliens ont besoin d’un nouvel avion de combat. La France a proposé le Rafale, les Suédois le GRIPEN NG, et les Américains le F-18. Les considérations politiques brésiliennes semblent favoriser le Rafale, en raison de retombées économiques futures intéressantes (transfert de technologies), même si au départ le GRIPEN NG semble coûter moins cher.
En réalité, d’autres facteurs sont à prendre en compte. Le Rafale, qui vient d’entrer dans les forces, est opérationnel. Sa durée de vie sera de plus de trente ans ; période pendant laquelle sa définition matérielle évoluera (nouvelles capacités, traitements d’obsolescences). Tout acheteur pourra en profiter et disposera de moyens de soutien et de pièces de rechange à moindre risque. Ce qui ne sera pas le cas avec le F-18, qui est en fin de vie. Quant au GRIPEN NG, c’est un avion « papier » : il n’existe pas encore. Il est donc impossible de vérifier les performances annoncées. La décision brésilienne d’acheter le Rafale ou non est totalement indépendante de l’exercice, pendant lequel seuls le professionnalisme du détachement français et son comportement exemplaire importent.
Propos recueillis par Aude le Calvé
par info-aviation


Les Rafale viennent d’où ? Provence ?
Y-a-t-il les pilotes qui ont participé à l’exercice Red Flag (pilée mémorable des F16 dont les scores furent majorés pour ne pas heurter diplomatiquement nos hôtes (source militaire).
Les quatre Rafale biplaces viennent de la base aérienne 113 de Saint-Dizier. Ils évoluent aux côtés de F16 chiliens et américains, de F5, de Mirage 2000 et d’AMX brésiliens, ou encore d’A37 Dragonfly uruguayens, lors d’opérations aériennes complexes, appelées Combined Air Operations (COMAO).