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Le projet MUSIS est-il réalisable ?

23 décembre 2010   ·   0 Commentaire

L’Europe développe un certain nombre de programmes militaires par satellite, mais la coopération s’effectue en grande partie dans un cadre bilatéral ou au gré des relations diplomatiques. C’est pourquoi le projet MUSIS* fait son chemin. Son objectif serait de mutualiser l’ensemble de l’imagerie de surveillance satellite (optique et radar) en vertu d’une infrastructure terrestre commune, combinant des programmes nationaux ou bilatéraux avec l’interopérabilité et permettrait à ces nations d’en faire un meilleur usage en s’affranchissant de leurs moyens de surveillance parfois limités.

Mais jusqu’à présent MUSIS n’est qu’un concept, bien que certains éléments du système soient déjà à l’étude. Si le projet fonctionne, MUSIS remplacera un certain nombre de plates-formes précédentes comme Helios 2 (France), SAR-Lupe (Allemagne), et le programme de coopération ORFEO qui comprend les satellites optiques Pleiades (France), et le satellite d’observation radar Cosmo- SkyMed (Italie). Les autres participants comprennent aussi la Belgique, l’Allemagne, la Grèce, et l’Espagne.

Les défis de MUSIS comprennent deux volets. Le premier est que les gouvernements européens sont à court d’argent. Les pays doivent affronter des déficits budgétaires importants dans un environnement où les dépenses de sécurité ne sont pas une priorité. L’autre problème concerne les divergences d’opinion entre les pays concernés sur la valeur des satellites de surveillance optique.

Le satellite radar allemand SAR-Lupe.

Jusqu’à présent, la France a conclu des accords bilatéraux avec l’Allemagne et l’Italie pour avoir accès aux données radar du satellite Sar-Lupe et Cosmo-Skymed, en échange des images d’Helios. Le vaste programme MUSIS, lui, est toujours dans l’impasse, alors même que la France prétend développer ses propres systèmes. Il reste à voir si leur projet CSO se révélera être un catalyseur, ou un autre faux départ.

Le 2 décembre, la DGA a en effet signé un contrat de 795 millions d’euros avec EADS Astrium et Thales Alenia Space pour 2 satellites CSO (Composante spatiale optique). Le contrat comprend également une option pour un troisième satellite CSO, si les autres pays européens décident de se joindre au programme et s’engagent vers le projet MUSIS.

L’agence spatiale française (CNES) agira à titre de gestionnaire de contrat pour le satellite, et sera chargé d’assurer deux contrats distincts pour chaque satellite, sachant que le premier lancement serait prévu en décembre 2016.

EADS Astrium fournira les plates-formes satellites CSO construites sur la plate-forme de base AstroSat 1000, tout comme les satellites Pleiades français. Astrium assurera également l’avionique, inclura un navigateur Gallileo et un capteur stellaire SODERN avec l’intégration et les tests. Thales Alenia Space fournira la caméra à haute résolution d’imagerie optique. La DGA estime que jusqu’à 500 personnes seront employées sur le projet, qui finira par remplacer certains satellites Helios. Alors que l’armée française a prévu de remplacer Helios 2 en 2014 ou 2015, les résultats d’une étude interne ont montré que les actuels satellites Helios 2 pourrait répondre aux besoins militaires français jusqu’en 2017.

*Multinational Space-based Imaging System for Surveillance

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