Le Conseil de sécurité de l’ONU a voté dans la soirée du 17 mars la résolution 1973 qui autorise «toutes les mesures nécessaires» pour protéger les civils et imposer un cessez-le-feu à l’armée libyenne.
Cette résolution en faveur d’un recours à la force contre les troupes du colonel Mouammar Kadhafi, ouvre la voie à des frappes aériennes en Libye. La France, qui a largement porté le projet de résolution, est en première ligne conjointement avec le Royaume-Uni et soutenu par les États-Unis.
À noter que la Russie, la Chine, l’Allemagne, l’Inde et le Brésil se sont abstenus lors du vote, marquant ainsi leur opposition (ou leur scepticisme) face à une intervention militaire en Libye.
La résolution « décide d’interdire tous vols dans l’espace aérien de la Jamahiriya arabe libyenne afin d’aider à protéger les civils ». Elle « autorise les États Membres (…) à prendre au besoin toutes mesures nécessaires pour faire respecter l’interdiction de vol et faire en sorte que des aéronefs ne puissent être utilisés pour des attaques aériennes contre la population civile ».
En clair, le Conseil de sécurité autorise la destruction de l’aviation libyenne.
Selon le site Secret défense, la France et le Royaume-Uni formeront l’ossature des opérations militaires contre la Libye. Le Canada, avec six CF-18, et la Norvège, avec des F-16 se joindront à eux, ainsi que le Danemark et la Belgique. L’Espagne a été citée devrait prêter des bases. L’Italie pourrait accueillir des avions, notamment celle de Sigonella (Sicile) sans participer aux frappes. Quelques pays arabes (Arabie saoudite, Emirats, Qatar) sont susceptibles de fournir des moyens, relevant sans doute plus du symbolique (« affirmer une présence arabe ») que militairement significatifs. La grande inconnue reste le niveau d’engagement américain.
L’opération comporte également un aspect naval, avec l’embargo sur les armes, le texte demandant « à tous les États Membres (…) de garantir la stricte application de l’embargo sur les armes, de faire inspecter sur leur territoire, y compris dans leurs ports maritimes et aéroports et en haute mer, les navires et aéronefs en provenance ou à destination de la Jamahiriya arabe libyenne, si l’État concerné dispose d’informations autorisant raisonnablement à penser que tel chargement contient des articles dont la fourniture, la vente, le transfert et l’exportation sont interdits». Le porte-avions Charles-de-Gaulle devrait également appareiller le 21 mars.
L’engagement de forces françaises contre Kadhafi peut sembler surréaliste. Il y a encore quelques mois, le dirigant libyen était en négociation pour l’achat de 14 Rafale depuis sa visite officielle à Paris en décembre 2007. Le régime s’était déjà équipé d’une centaine de Mirage F-1 dans le passé même si l’Italie restait son principal fournisseur d’armes. Aujourd’hui, la France (et l’Occident) semble vouloir se débarrasser de Kadhafi pour des raisons politiques.




