
Un responsable de l’Indian Air Force aurait négocié un pot-de-vin de 300 euros pour mieux placer le Rafale à l’AeroIndia 2011.
En février 2011, un officiel de l’armée de l’air indienne, le Wing Commander A K Thakur, aurait demandé au responsable de Dassault Aviation en Inde, Posina Rao, un dessous de table de 20.000 roupies (314 euros) pour donner au Rafale un meilleur emplacement sur la base aérienne Yelahanka durant l’exposition AeroIndia.
Posina Rao a alors averti le ministère de la Défense indien, ce qui aurait permis de prendre l’officier corrompu en flagrant délit.
L’Indian Air Force (IAF), qui mène l’enquête, a néanmoins réagi de façon surprenante en interdisant à Posina Rao tout contact avec les officiels indiens. Cette mesure l’empêche de poursuivre les négociations dans l’appel d’offres MMRCA lancé par New-Delhi et prévoyant l’achat de 126 avions de combat (11 milliards de dollars).
Au siège de Dassault, on assure n’avoir reçu aucune indication officielle des autorités indiennes selon laquelle le chef de poste à New Delhi serait persona non grata dans l’appel d’offres.
« M. Rao n’est pas accusé mais il est témoin pour avoir signalé une tentative d’extorsion de fonds lors de ce salon », a tenu à préciser Dassault Aviation.
Selon le Times of India, l’Indian Air Force est contrariée de ne pas avoir été informée par Posina Rao qui a préféré dénoncé la corruption auprès du ministère de la Défense. De plus, l’IAF met en doute la version de M. Rao.
Un officier de l’IAF a affirmé que Rao a délibérément choisi de ne pas suivre les procédures normales, qui sont d’informer les agents de l’IAF. Mais il est possible que l’IAF n’inspirait pas confiance à M. Rao…
C’est la troisième fois qu’une tentative de corruption entache l’appel d’offres MMRCA.
Du côté des industriels français, cette affaire suscite l’inquiétude. Thales et Dassault attendent depuis déjà longtemps la signature du contrat de modernisation de 50 Mirage 2000 estimé à 1,5 milliard d’euros.

