Le Bâtiment de projection et de commandement (BPC) Tonnerre a discrètement appareillé de Toulon le 17 mai au soir avec 12 hélicoptères à bord. Direction : les côtes libyennes.
La France engage pour la première fois dans les opérations de combat en Libye les hélicoptères de l’ALAT, l’aviation légère de l’armée de terre, à bord du Bâtiment de projection et de commandement (BPC) Tonnerre.
Ce bateau de guerre polyvalent peut transporter jusqu’à 16 hélicoptères, un état-major embarqué, des troupes et des blindés. Officiellement, l’état-major n’a pas encore communiqué sur le rôle qui sera imparti au BPC en Libye. On sait néanmoins qu’une douzaine d’hélicoptères sont à bord dont les fameux Tigre HAP.
« Utiliser les hélicoptères du BPC Tonnerre, c’est un moyen de se rapprocher du sol », a commenté une source proche du dossier libyen. Les militaires français sont en effet limités aux frappes aériennes par la résolution 1973 de l’ONU qui interdit l’engagement de troupes au sol. Certaines attaques sont obtenues grâce au soutien des drones américains et des forces spéciales françaises qui sont à l’œuvre en Libye. Équipées de visées laser, elles repèrent les cibles et guident les chasseurs de la coalition. Les hélicoptères du Tonnerre pourraient bientôt renforcer et effectuer le même travail de repérage et de guidage.
Sur le terrain, la situation est gelée. Les rebelles libyens peinent dans leur progression. Et les pays membres de la coalition estiment qu’il faut obtenir une victoire avant la fin du mois de juillet, le début du ramadan et les fortes chaleurs risquant de rendre les initiatives militaires des opposants à Kadhafi encore plus difficiles et aléatoires. En France, le gouvernement doit aussi, comme une loi récente l’y oblige, soumettre la prolongation d’une opération extérieure, lorsqu’elle excède quatre mois, à l’autorisation du Parlement. Dans le cas libyen, la date butoir est donc le 19 juillet.
Afin d’arriver au « point de rupture » qui permettrait la chute du régime, l’Otan a donc intensifié ses attaques. Huit navires de guerre de la marine libyenne ont été coulés vendredi à proximité des ports de Tripoli, de Syrte et de Homs. Le 21 mai, l’Otan a mené des frappes près du complexe résidentiel du colonel Kadhafi. Les hélicoptères d’attaque français devraient entrer en action dans les prochains jours.
Source : Le Figaro


